Je suis né un 15 mars à Zagreb. Mes parents sont Svetlana et Dominik Dragojević. Tout deux sont serveur, mon père dans un restaurant hôtelier et ma mère dans un petit restaurant chaleureux. Pour ma part, je suis fils unique. Chose qu’on ne voit pas partout, dû moins dans les quelques rues où j’habitais. Pourtant j’étais loin de me considérer comme tel, car il y avait des garçons de mon âge qui habitait près de chez moi. L’un deux est Mirko, on s’était très vite rapproché et on est devenu de proches ami. On se quittait quasiment même plus. J’aimais passer du temps chez lui, c’était agréable d’être parmi une nombreuse famille. Surtout que mes parents travaillaient beaucoup, donc d’être chez moi, reviendrait à ce que je me retrouve tout seul. Alors je m’invitais souvent chez mon meilleur ami.
Au niveau scolaire, je n’étais pas mauvais. J’aurais pu avoir de meilleures notes, je le sais, mais j’aimais sortir et faire la fête, où simplement jouer au foot avec les potes. Au contraire de Mirko, j’aimais bien les Math’s donc je l’aidais souvent dans cette matière. Lui-même m’aidait en histoire, car j’avais vraiment du mal à me garder toutes ces informations en tête. Etant très nul pour me rappeler les dates, j’aurais encore aujourd’hui du mal à vous dire en quelle année la deuxième guerre mondiale fut terminé. Mais ce n’est pas qu’en histoire, la seule date que je retiens c’est celle de mon anniversaire, j’oublie même celles de mes parents, alors la votre, n’y pensais même pas. Je vous dis pas combien de fois j’ai eu des soucis avec mes copines parce qu’il était soit disant un mois qu’on était ensemble… Bizarrement c’est souvent ce jour même que mes histoires se finissent. A cette époque cela m’amusait plutôt.
Il fut un moment, où j’ai eu pas mal de filles dans ma vie. C’est parce que j’avais un autre petit problème, dont encore aujourd’hui je ne mentionne pas. Et c’est les garçons. Au début, je pensais que mon regard pouvait se porter sur eux, genre pour comparer et tout, mais parfois il y avait des pensées que je pouvais avoir qui clairement ne me plaisaient pas vraiment. Parce que c’est bizarre. Et une erreur de jeunesse a été d’avoir passé une nuit avec l’un d’eux. C’était un ami, pas vraiment proche, mais on se retrouvait parfois lors des fêtes. Je ne sais même pas comment je me suis retrouvé chez lui, mais on a passé la nuit ensemble. Et même si je sais que ce ne fut pas désagréable, c’est une chose dont je refusais de parler et d’envisager à nouveau.
Le lycée de fini, j’ai eu envie de partir de Zagreb pour voir le monde. J’avais envie de faire différemment que mes parents qui n’avaient jusqu’à présent jamais quitté le pays. Et cette idée m’était en horreur, alors partir faire mes études ailleurs était une excellente opportunité d’être totalement indépendant. Pourtant j’avais aussi dû mal avec le fait de quitter mes parents et mes amis proche, surtout Mirko. Mais je pris tout de même la décision de partir pour l’Australie, aller à l’université à Sydeny. Après tout même Mirko me poussait à faire ce que j’avais à faire. Je ne savais absolument pas ce qui allait m’attendre, mais c’était aussi cela qui était excitent.
Je parti donc peu après pour Sydney, mon père m’y a accompagné et est resté avec moi pendant deux semaines pour être sûr que j’avais tout ce qu’il me fallait. A vrai dire, je le poussais à s’en aller, après tout, j’avais mon appartement, ma vie, c’était comme une porte qui s’ouvrait à moi. Mon père qui n’avait jamais réellement montré ses sentiments, avait eu beaucoup de mal à me laisser, je le voyais bien. Je tentais tant bien que mal de le rassurer, naturellement. Et il finit par partir, surtout que les cours allaient commencer et je n’aurais pas pu l’héberger constamment non plus.
Des nouveaux amis, des études qui me plaisaient, tout là bas était parfait pour moi. Je passais dans les fêtes le soir, oui, faut le dire, j’ai totalement profité de ma vie. Pourtant il ne faut pas penser que j’ai oublié ce que j’avais laissé à Zagreb. Je prenais très souvent des nouvelles de mes parents et je restais en contact avec Mirko, qui me manquait vraiment, mais chuut c’est pas quelque chose à dire à voix haute. Et j’attendais toujours avec impatience les vacances pour retourner chez moi et retrouver ceux que j’aime.
Mais il faut le dire, souvent je réfléchissais à ce que j’allais faire par après. Sydney me plaisait vraiment et parfois je divisais mes vacances pour être avec mes parents, tout en partant une semaine ou deux ailleurs. Voir d’autres pays me plaisait vraiment et donc je pensais beaucoup au fait de revenir en Croatie ou pas. Rester à Sydney ? Aller carrément ailleurs ? Partir pour l’Etat-Unis me plaisait bien aussi. C’était bien entendu des idées, avant de décider quoi que ce soit, il me fallait finir les études.
Oui, dit comme cela, tout semblait s’être bien passé là bas, mais il y a bien une chose où je regrette d’avoir été si naïf. Il y avait cette fille de ma classe. Oui, une fille, bien connue pour pouvoir rapidement nous faire tourner la tête quand elles en avaient envie. Elle s’appelle Olivia, c’est très vite devenue une amie proche sur place. Elle me plaisait vraiment, tellement qu’on s’était fiancé. Une chose qui m’étais passé par la tête, après quelques mois de couple. Je pensais que c’était la bonne et pourtant… En fait elle avait déjà quelqu’un dans sa vie, pire, elle était déjà mariée. Elle ne regrettait même pas d’avoir joué avec moi pendant tout ce temps, j’ai juste été un idiot qu’elle gardait avec elle, en attendant le retour de son mari. Un grand avocat, d’une vingtaine d’année de plus qu’elle… clairement qu’elle l’utilise aussi, mais là j’avais pus vraiment envie d’avoir quoi que ce soit a faire avec elle. Heureusement que je l’ai su avant, on avait déjà prévu de rentrer à Zagreb pour que je présente à tout le monde, Olivia. Ça aurait été encore pire. Au moins maintenant je n’ai pas à en parler. Mais la blessure est là et j’ai pas envie de repartir dans une telle histoire.
Sur le besoin de retrouver de bases solides, après toute cette histoire, j’ai décidé de retourner à Zagreb. J’avais tenté d’oublier ce qui c’était passé, car j’avais mon diplôme a passer et c’est quelque chose qui me tenait vraiment à cœur et qui allait déterminer mon avenir après tout. Je m’en suis tiré pas si mal, ce fut juste après cela que je me suis permis d’aller passer mes soirées dans le bar pour boire plus que nécessaire. Donc le fait de revenir à Zagreb m’a aider à tirer un trait sur Sydney, sur Olivia surtout et j’ai également décidé de ne pas en parler. Après coup, je me sens plutôt honteux.
Ce fut de revoir Mirko qui m’aida le plus. C’est grave, tellement qu’il avait pu me manquer. C’était un vrai bonheur de le retrouver et dès cet instant, je me suis dis qu’il n’était plus question de vouloir partir. J’ai tout ce dont j’ai besoin à Zagreb.
J’ai pris tout de même mon temps, pour me remettre dans le bain. Car même si je tentais de ne rien laisser paraître, il fut des moments où la peine me reprenait, et je pense même que Mirko se doute de quelque chose, mais jusqu’à présent on a pas abordé le sujet et j’espère sincèrement que cela reste ainsi.
Cela fait maintenant qu’un an que je suis de retour et pas mal de choses ont changé sur place. Je me sens un petit peu concerné par ce qui se passe dans la communauté homosexuelle, même si je nie totalement que les mecs peuvent m’attirer, surtout récemment l’un en particulier. Ce n’est pas mauvais, je suis bien heureux pour eux, je suis donc d’une oreille un peu distraite toute cette histoire.
J’ai décroché un boulot récemment, je fais totalement ce que je voulais car j’adore les enfants. Peut être dû fait que je sois fils unique, j’en sais rien, mais depuis toujours j’ai voulu aider les gens et les enfants en particulier. Donc pour le moment, ma vie reprend du poil de la bête. Je pense que c’est le plus important.